Poésie

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© Lacroix, 2008

Déneigement rue Ontatio est angle Parthenais (Quartier Centre-Sud)

« La transdisciplinarité ressemble à une jeune fille gracile et enjouée qui vient danser devant le Goliath des temps modernes. Goliath est tout puissant devant ses châteaux de fer, de verre, de marbre, de pierre. La jeune fille vient un bouquet de fleurs à la main et dit « Tout Puissant Goliath voulez- vous danser avec moi 7 »

Goliath est surpris, comment cette inexistante jeune fille ose-t-elle même lui adresser la parole ? Va-t-il la dévorer d’un coup? Il se toune vers ses ministres qui, eux aussi, semblent indignés. Bien pire, la jeune fille au bouquet ne manque pas de hardiesse, elle ose aussi leur adresser la parole

— Tous Puissants Ministres des Gratte-ciels, des Finances, de l’Economie, des Institutions dogmatiques, des Idées Toutes faites, je vous invite à faire la fête. Nous allons ensemble créer des places de bonheur, venez danser avec les femmes, les enfants, les poètes, aidez-nous à élever des colonnes de fleurs. Venez célébrer l’amour.

— Cette femme est une folle, dit le Ministre des Institutions dogmatiques, vite qu’on envoie les psychiatres gardiens.

- Attends de voir ce qu’elle va encore faire, dit Goliath, c’est divertissant.

Tout en dansant la jeune fille s’écarte rapidement, semant sur ses pas les pétales de son bouquet. Quand elle est suffisamment loin devant un grand espace vide, elle se retourne et salue de la main au loin.

Le Ministre des Dogmes, furieux, va lâcher ses psychiatres gardiens quand lout à coup des craquements se font entendre, d’immenses fissures lézardent à la vitesse de l’éclair l’empire de marbre et de fer. Et quelques instants après, Goliath, ses ministres, ses villes et ses institutions ne sont plus. L’empire est devenu une immense montagne de pierres. Quelques années plus tard la jeune fille toujours en dansant est revenue sur les lieux. L’eau, les vents et la nature s’étaient accordés pour recouvrir le tout de plantes et d’arbustes. La jeune fille sema çà et là des graines de fleurs et le printemps fleurit sur ces montagnes comme si rien n’avait jamais existé.

[…]

La fragilité de la poésie est une force toute puissante, et de même sera la transdisciplinarité si elle ne perd pas l’esprit de poésie.

[…]

Tout e visible repose sur l’invisible, c’est là le fond de l’énigme apparente, on ne le dira jamais assez. Tout dans l’univers n’est que du visible plaqué sur de l’invisible. L’univers est un imaginaire qui cache son essence et fait miroiter des phénomènes. Mais les phénomènes sont d’inextricables labyrinthes qui engloutissent ceux qui s’y aventurent. L’imaginaire scientifique a quitté, je pense, le labyrinthe, il prend conscience que son paysage n’a plus de confins. L’imaginaire lui-même comprend qu’il n’est qu’une trace d’un imaginaire insondable qui devant lui reculera sans fin. Ce jour-là, la science apprit la modestie et devint conscience. »

— Michel Random, La pensée transdisciplinaire et le réel, Editions Dervy



Élémentaire

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© Lacroix, 2008

Pot en terre cuite attendant le printemps sur mon balcon (Quartier Centre-Sud)


« Le monde est plein des choses évidentes que personne ne remarque jamais. »
— Sherlock Holmes



Paix d’esprit

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© Lacroix, 2008

Banc en pierre sous la neige, jardins de Lezarts (Quartier Centre-Sud)

« La paix de l’esprit n’est pas un détail superflu. C’est le fond de la question. Sans la paix de l’esprit, il n’est pas de bonnes techniques. Sans une bonne technique, pas de paix de l’esprit. Ce qu’on appelle l’efficacité d’une machine, ce n’est rien que la concrétisation de cette paix de l’esprit. Le critère ultime de son fonctionnement, c’est votre propre sérénité. Si, au départ, vous ne vous sentez pas serein, et si vous ne le restez pas au cours de votre travail, vous risquez de projeter vos problèmes personnels sur la machine elle-même. Ce que je dis a l’air paradoxal — mais c’est une vérité d’évidence. L’objet de l’expérience — que ce soit une bicyclette ou un barbecue — n’a ni raison ni tort. Les molécules sont des molécules, elIes no suivent aucune règle morale, sauf celles qu’on leur attribue. La seule façon de juger une machine, c’est par rapport à la satisfactIon qu’elle vous apporte. Si la machine favorise votre sérénité, c’est qu’elle va bien. Si elle vous perturbe, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas — soit la machine, soit vous.»

— Robert Pirsig, Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes

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© Lacroix, 2008



La Ville

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© Lacroix, 2008

Le parc des faubourgs, rue Ontario est, à 13 heures 30, sous la brume du 8 janvier dernier (Quartier Centre-Sud)

L’urbain doit apprendre sa ville, du moins son quartier, pour l’apprécier pleinement. Les endroits à fréquenter, le plan des rues, les espaces de détente et les secteurs où faire ses provisions.

L’urbain peut aussi apprendre de sa ville, de son quartier. On apprend par son quartier en arpentant le territoire, en partant à l’aventure, à la découverte de lieux. L’espace public est collectif et social. Une fois connue, la jungle urbaine devient domestique, familière voire intime. L’insaisissable et l’incompréhensible se révèlent, nous découvrons un autre monde et non inquiétudes et nos angoisses disparaissent. Pour apprécier pleinement, iI faut savoir prendre le temps de flâner, de savourer notre passage.

Pourquoi pas regarder avec les yeux d’Alice, la fillette d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll ? Nous pourrions voir une espèce de ville étrange avec des espèces de gens bizarres où il y a des espèces de rues où il est possible de s’égarer, des espèces d’espaces où l’on peut découvrir une espèce de magie et des espèces de maisons différentes. Il y aurait des espèces de lieux pour rêver, pour penser, pour écrire, pour lire, pour créer… La ville est une espèce de carrefour de l’espace et du temps.

parcdesfaubourgs.jpgCliquez pour agrandir



Toile

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© Lacroix, 2008

Feuilles de plante grasse (don d’une voisine artiste)
déposées dans une asseiette en bois.

« Personne ne peut prendre notre place. Chacun de nous a un fil à tisser dans la toile de la création. Personne ne peut tisser ce fil pour nous. Notre contribution est à la fois unique et irremplaçable. Ce que nous refusons à la vie est perdu à tout jamais. Le monde entier dépend de nos choix individuels. »
— Duane Elgin



Plus haut

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© Lacroix, 2008

Escalier, édifice Grover, rue Larivière (Quartier Centre-Sud)


« Dès qu’il s’agit d’art, c’est-à-dire d’expression humaine à travers une technique définie, cette apparence grossière, surchargée, se décante, s’épure, et ne laisse apparaître que de féériques images.»
— André Lhote

L’élan artistique est toujours l’expression de l’état spirituel du créateur et de sa curiosité face au sujet.



Le temps

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© Lacroix, 2007

Bancs, jardins de Lezarts (Quartier Centre-Sud)

« Et, a bien y regarder, l’essentiel de la vie s’écoule à mal faire, une bonne partie à ne rien faire, toute la vie à faire autre chose que ce qu’il faudrait faire. »
— Extrait d’une lettre de Sénèque à Lucilius. •••••

Version intégrale:
Le temps dans Non classé pdf lettre.pdf




Voyage

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© Lacroix, 2008

Jardin de Lezarts sous la neige tombée le 1er janvier 2008
(Quartier Centre-Sud)

« Voyager, c’est bien utile, ça fait travailler l’imagination. Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force. Et puis d’abord, tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux.
C’est de l’autre côté de la vie. »
— L.F. Céline, Voyage au bout de la nuit

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© Lacroix, 2008