Le printemps

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© Lacroix, 2007
Jardin de Lezarts

Immobile,
assis sans rien faire,
le printemps vient,
et l’herbe pousse seule.
— Sagesse zen



Photographier c’est prier

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© Lacroix, 2007
Ruelle (Quartier Centre-Sud)

Photographie : combinaison de deux mots grecs : phôtos, lumière et graphein, écrire. Photographier : écrire avec la lumière. Dans toutes les cultures et religions, la lumière représente la vie. Pour les Égyptiens, le soleil était l’oeil du dieu Ra. Depuis toujours, on a érigé des temples aux dieux de la lumière.
Photographier, c’est emmagasiner des empreintes lumineuses. Au 17e siècle, le miroir était le symbole de l’infini, de l’éternité, à cause de son pourvoir de tout refléter.
Le film argentique ou le capteur numérique de nos appareils photographiques réfléchit ce qu’on lui montre à voir.



Deux mondes

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© Lacroix, 2007
Parc des Royaux (Quartier Centre-Sud)

Ne marchez pas derrière moi,
je ne sais peut-être pas où je vais.
Ne marchez pas devant moi,
je ne vous suivrai peut-être pas.
— Anonyme

La même scène, cadrage différent et utlilisation d’un filtre infrarouge pour le noir et blanc. L’image couleur, rectangle horizontal, est plus sensuelle et paisible. L’angle de vue restreint causé par le télé objectif, crée un clmat d’intimité. L’image noir et blanc, verticale, plus graphique, semble plus dynamique par l’utrilisation d’un objectif grand-angle.

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© Lacroix, 2007



Besoin

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© Lacroix, 2007
Yolande Leduc, danseuse butö, 72 ans

Les anges ont besoin qu’on leur suppose un corps. Non pour eux-mêmes, mais vis-à-vis de nous.
— Saint Thomas d’Aquin

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© Lacroix, 2007
PLace de la cathédrale, des anges au service de la publicité !



La vie…

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© Lacroix, 2007
Bicyclette, rue Parthenais (Quartier Centre-Sud)

« La vie, c’est comme une bicyclette, disait Einstein, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. »



Le yin et le yang

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© Lacroix, 2007
Robinets de bouilloire de goudron pour couvreur, chantier de construction, rue Parthenais (Quartier Centre-Sud)

Le principe du yin et du yang nous est familier. Il représente le principe de dualité qui imprègne le monde : clair-obscur, négatif-positif, mâle-femelle, dans une égalité et un équilibre parfait. Le point noir dans la partie blanche, et le point blanc dans la partie noire rappellent que tout élément mâle comporte un principe femelle et que tout élément femelle comporte aussi un principe mâle.

Les forces yin et yang sont interdépendantes : elles se complètent tout en ne pouvant exister l’une sans l’autre. Les forces opposées ne sont pas autre chose que deux aspects d’une seule et même réalité ; elles sont un élément à la fois de multiplication et de réunion.

La sagesse taoïste est l’exemple du yin et yang. Immobile, le sage communie au principe yin, et, en agissant il communie au principe yang. Il est en état de fusion, d’harmonie en se tenant au centre. Il n’est ni négatif ni positif. Chez lui, tout s’équilibre : esprit et coeur, raison et sentiments, intelligence et instincts.

Yin et yang, c’est l’interaction de la passivité et de l’activité au centre de la forces créatrice changement et d’accomplissement.

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Perfection

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© Lacroix, 2007
Feuille trouvée dans le jardins de Lezarts (Quartier Centre-Sud)

Ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait.
Le but n’est pas de faire un geste parfait dans un monde parfait, mais de poser une action appropriée dans ce monde imparfait.
Non pas faire quelque chose de grand et de beau, mais faire ce que l’on fait avec grandeur et beauté. C’est déjà beaucoup.



Regardeur faiseur d’images

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© Lacroix, 2007
Rue Duluth (Quartier Plateau Mont-Royal)

Comme faiseur d’images, je suis avant tout un regardeur contemplatif. Il m’arrive parfois de me promener dans les quartiers voisins. J’aime découvrir, observer. Je pratique une forme de contemplation active ; quand on leur prête attention, les objets ont beaucoup à nous raconter. Donc, je tends l’oeil. La capacité à prévisualiser l’image finale fait partie du rituel de la prise de vue. Les étapes subséquentes y sont déjà planifiées.
Le numérique offre la voie séduisante du traitement informatique. Il faut cependant éviter les manipulations abusives qui annuleraient la simplicité et la spontanéité initiale. Cette perte de fraîcheur initiale génère des images stériles. Ici encore, moins c’est mieux.



Le voile des apparences

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© Lacroix, 2006
Yolande Ledduc, 72 ans, danseuse butö

Tout est illusion.
Tout est éphémère.
L’enfant devient adolescent,
puis adulte,
et ensuite, mûr,
enfin arrive la vieillesse suivie de la mort.
Tout change.
Tout fuit.
Ce qui vient, s’en va.

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© Lacroix, 2006
Yolande Ledduc, 72 ans, danseuse butö



Au-delà de la réalité

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© Lacroix, 2007
Main-courante, Centre du design, UQAM

La création s’élève « au-delà de la réalité ». Si nous voulons réaliser une photographie d’un sujet, nous devons imaginer la manière de traduire efficacement notre expérience visuelle et notre émotion.

Si nous comprenons bien la technique photographie, nous pourrons non seulement reproduire le sujet, mais aussi, et c’est l’objectif, y ajouter quelque chose de notre propre expérience.

Pour créer une image « au-delà de la réalité » pour que notre photographie atteigne toute sa force d’interprétation, nous devons être réceptifs et maîtriser sa technique.

Reconnaître l’image potentielle, la prévisualiser et la réaliser par l’application d’une technique font partie de la même expérience.

Notre capacité à obtenir l’image souhaitée sera, cependant, limitée par notre maîtrise de la technique. Il n’est pas possible de remplacer une bonne technique ; il peut y avoir tech-nique sans art, mais non art sans technique.

La photographie peut être une expérience intense et amplificatrice si nous sommes à l’écoute de nos sentiments, car ils sont le révélateur de notre implication devant un sujet, une scène.

La tâche de transposer visuellement nos réactions, nos humeurs et nos émotions est à la base de l’élaboration d’une vision personnelle.

À la prise de vue

1. D’abord, iI faut compter un certain temps pour définir ses sentiments. Attendre avant de déclencher l’obturateur. On se laisse imbiber par le sujet.

2. II est souvent utile de donner un nom à ce qu’on éprouve : sérénité, peur, jouissance, bonheur, choc, excitation. Être aussi précis que possi-ble a identifier son émotion.

3. Ensuite, on analyse les éléments visuels associés à ces sentiments. La vue d’un orage approchant suscite la peur ou un étal de fruits nous réjouit. En cas de difficulté à définir les sentiments, on peut compléter la phrase suivante : « Je me sens _________ parce que je vois ___________ »

4. Finalement, on concentre nos efforts sur les composantes de la scène qui suscitent votre réaction. Elles doivent constituer l’essentiel de votre photographie. N’y ajouter d’autres éléments que si nécessaire. Ce concentré doit être organisé en une composition équilibrée et se rappelant que moins c’est mieux.

Nos réactions et nos sentiments sont totalement personnels, telles seront les images qu’ils auront permis de produire.

Une fois achevée, la photographie doit parler d’elle-même, il est impossible de traduire en mots la charge émotionnelle expressive et esthétique d’une photographie. On peut décrire et analyser la technique utilisée, considérer les aspects pratiques ou les rapports historiques, mais il n’existe aucun langage, sinon le sien propre, qui traite de l’essence créative de l’image.

La photographie est un outil de communication et un moyen d’expression. Elle peut choquer, éclairer ou stimuler, faire rire ou pleurer; elle peut être acceptée ou rejetée…



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