L’art est magie

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© Lacroix. 2007

Feuille de sorbier tombée sur le trottoir en ciment, jardin de Lezarts (Quartier Centre-Sud)

Le binôme chinois qing-jing signifie sentiment-paysage. Il exprime l’interaction entre les deux mots tout comme la paire yin-yang exprime la tension ou l’opposition.

Qing-jing souligne la relation de réciprocité entre l’humain et son environnement,

La beauté, selon François Cheng, serait à la fois vision et présence, une «résonance divine». L’important est que la photographie dépasse le niveau de la simple représentation, qu’elle ait une dimension spirituelle, qu’elle soit une image aau-delàde l’image que le spectateur regardera avec ses yeux, mais la lira avec son coeur, son âme même.

Sur la Voie tout est transformation. Dans le yin-yang, il y a aussi un vide médian. C’est l’action de ce vide qui provoque la transformation dans notre avancée. La beauté est en quelque sorte une rencontre, une coïncidence entre le regardeur et ce qui est regardé. La beauté serait une épiphanie et l’art la cristallisationdu moment présent, ici et mamaintenant un état de conscience intense

Pour Maître Eckhart «L’oeil par lequel je vois Dieu est l’oeil par lequel Dieu me voit.». Pour paraphraser Paul Klee, l’art nous montre ce que nous ne pouvons pas voir dans le réel.

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La pluie nocturne a provoquée la chute des feuilles. Sur le trottoir encore mouillé, cette feuille de sorbier, qu’on dirait fossilisée, me fait penser à une gravure. J’ai augmenté le contraste, réduit la couleur et accentué les contours. Finalement un masque, type Polaroid 55, a été ajouté.



Silence

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© Lacroix, 2007
Tournesol, jardin de Lezarts (Quartier Centre-Sud)

La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence.
— Miles Davis
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C’est justement au lever du soleil, dans cette belle lumière où tout baigne dans un doux silence que j’ai photographié avec respect ce tournesol.

Pour Kahlil Gibran nous sommes double: un est éveillé dans l’obscurité, l’autre est endormi dans la lumière.

Lors d’une brève rencontre à l’occasion de son séjour à Lezarts, le compositeur mexicain Sergio Cano me rappelait que l’art est un reflet de nous mêmes que le quotidien ne nous laisse pas voir.



Chance

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© Lacroix, 2007
Quelque part dans le sous-sol de l’éfifice Grover, rue Parthenais (Quartier Centre-Sud)

J’ai toujours pensé que la chance était un état de préparation à saisir, lorsqu’elles se présentent, les opportunités. La chance serait un clin d’oeil de Dieu. J’ai souvent entendu dire que le hasard était l’anonymat de Dieu.
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La chance, semble-t-il, le protégeait. […] Un tel enchaînement de circonstances, cette chance perpétuellement renouvelée, Cremonini lui-même m’en a fourni une explication: «Le hasard ne fonctionne qu’à travers l’amour qu’on lui porte.» Autrement dit, il n’intervient que si l’on est prêt à reconnaître le signe, souvent ambigu, qu’il vous fait. «Cette chance, ajoute le peintre, on la fabrique soi-même, dans la mesure où on lui fait confiance.» Mais une telle foi dans le destin ne peut naître que de la conviction que l’on marche sur sa propre voie, que l’on réalise exactement ce que l’on doit accomplir. Or, jamais, à ce sujet, Leonardo Cremonini ne conçut de doute. Cette confiance, elle est évidemment originelle, elle découle du fait qu’au départ sa vocation a été encouragée, mais elle demande aussi une adhésion personnelle, sans cesse renouvelée, une participation active. Sûr de son plus profond désir, Crenionini mit tout en oeuvre pour le satisfaire. Presque autant que son talent. Une telle attitude imposait le respect.
— Pierre Brosse, Cremonini



Rechercher

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© Lacroix, 2007

Voiture automobile Ford 1959, rue de Rouen (Quartier Centre-Sud)

«Eh bien», dit Pooh,«nous essayons depuis un moment de trouver le chemin pour rentrer chez-nous et n’y parvenons pas. Aussi, je pensais que si nous essayions de retrouver cette carrière, nous serions sûrs de ne pas y arriver, ce qui serait une bonne chose, parce qu’alors nous pourrions peut-être trouver quelque chose que nous ne recherchions pas, et cette chose pourrait être justement ce que, en fait, nous recherchons

— Benjamin Hoff, Le tao de Pooh



Expression

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© Lacroix, 2007
Jardin de Lezarts (Quartier Centre-Sud)

Au lieu de chercher a rendre exactement ce que j’ai devant les yeux, je me sers de la couleur plus arbritrairement pour m’exprimer fortement.
— Van Gogh

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On voit et pense trop informatique. Nos images sont traitées à l’ordinateur. Nous avons la possibisilté de corriger et de modifier le rendu des couleurs presqu’à l’infini. L’écran que vous regardez est probablement ajusté pour reproduire 16 millions de couleurs. Or, l’œil humain n’en perçoit que 140,000 !

La photographie est un art humain, et comme nous ne sommes pas parfait, la photographie ne peut pas être parfaite. « L’art gâte quelquefois la nature en cherchant à la perfectionner » remarquait La Bruyère. Ce sont les petites imperfections qui font le charme de la photographie. «L’erreur est humaine, mais elle a quelque chose de divin», disait Mae West

Nous pouvons faire des captations numériques intéressantes, non pas seulement parce que la technologie nous le permet, mais surtout parce que c’est l’expression de notre sensibilité par rapport au sujet qui crée l’image.

Selon Robert A. Heinlein, il y a deux catégories de fous: ceux qui prétendent «Ç’est bon parce que c’est ancien» et ceux qui affirment «Ceçi est moderne, donc meilleur.» Un outil n’est qu’un outil. Dans les mains d’un artisant il peut donner beaucoup

La beauté est d’abord dans nos yeux, pas dans les personnes ou les objects. Nous n’enregistrons pas un instant, mais des sentiments.



Phare

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© Lacroix, 2007
Phare désaffecté, île Sainte-Hélène au pied du courant Sainte-Marie, presque sous le pont Jacques-Cartier, en face du quartier Centre-Sud. Ce batiment en béton armé, construit en 1912, servait d’aide à la navigation pendant les travaux de dragage du port de Montréal. Il fut utilisé jusqu’en 1964.

[...] écoute le souffle de l’espace,
le mesage incessant qui est fait de silence.
— Rilke
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Je ne sais pas d’où me vient l’inspiration, ni de ce qu’elle va me faire voir. Je garde les yeux grands ouverts, je regarde partout de peur de manquer quelque chose. Ma patience est souvent récompensée. L’inspiration ne s’improvise pas et la patience s’obtient avec de la patience. Le Bouddha disait que la patience est la plus grande des prières.