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© 2008, Lacroix
Yolande Leduc, 72 ans, danseuse buto, Jardin japonais du Jardin botanique de Montréal.
Le monde réel et le monde des idées, pour mon peuple, ne sont pas disjoints. Ils s’entremêlent en une danse sans fin, s’opposent, se lovent, se fusionnent pour se quitter à nouveau et se rejoindre encore… Les questions que nos légendes soulèvent en font, je crois, toute leur beauté. Vois-nous comme tu le désires. Fais de notre monde, le tien, comme chacun le fait si bien en perpétuant notre histoire. Tu vois où je veux en venir en ce qui me concerne? Les artistes — peu importe l’époque d’où ils sont issus — peuvent faire de moi ce qu’ils veulent. Leurs motivations à faire de moi une fée ou une sorcière leur appartiennent… Je ne peux que constater les résultats et me réjouir, peu importe le rôle qu’ils m’accordent, d’être devenue une muse aussi puissante. Tu me demandes si j’ai ce «côté obscur de la force»?
[...] je possède un côté qui est aussi obscur que l’autre est lumineux. Aux autres d’y voir ce qu’ils veulent, à toi d’y voir ce que tu veux.
Qu’il en soit ainsi.
Blessed be
Morgane, dite la Fée, extrait de Dialogus
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© 2008, Lacroix
Pamplemousses, oranges et pommes dans un plat
C’est pas une religion, c’est juste un état d’esprit
Y’a tellement de choses à faire et ça maintenant je l’ai compris
Chaque petit moment banal, je suis capable d’en profiter
Dans la vie j’ai tellement de kifs que je pourrai pas tous les citer
Moi en été je me sens vivre, mais en hiver c’est pareil
J’ai tout le temps l’œil du tigre, et je dors sur mes 2 oreilles
— Extrait de «Je dors sur mes 2 oreilles» du slameur Grand corps malade
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Photo numérique au sténopé, lumière naturelle.
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© Lacroix, 2008
Pot en terracotta sur une une vieille chaise, balcon d’une voisine, Lezarts (Quartier Centre-Sud)
La voie claire est comme obscure.
La voie progressive est comme rétrograde.
La voie unie est comme raboteuse.
La voie est cachée et n’a pas de nom.
— Tao-Te-King
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© Lacroix, 2008
Mon vieux téléviseur RCA, à écran cathodique, par une soirée où l’insignifiance du contenu diffusé m’a poussé à me venger créativement.
En faisant la photo, m’est revenu en mémoire la chanson Turned Off T.V. Blues qu’interprétait Alvin Lee, accompagné par les Ten Years After, au début des année 70.
It’s a cold and winter’s night and the rain is falling down
It’s so cold, cold outside, snow is laying all around
There is blackness in my window, and the silence is the only sound
Well I’m sitting and I’m thinking though I like to watch T.V.
It just fills my head with garbage that my eyes ain’t surposed to see
Got the turned off T.V. blues now, but I’m lonely as you see
Well I’ve got a worried feeling, all the pain and misery
Well, it’s happenning in the world now, even though I cannot see
Though my body is now with you, still my mind is runnning free
There’s just nothing I can do now, though I search from day to day
But the truth is so hard to tell you, and you know it, anyway
It’s a cold and winter’s evening, I wish my blues would go away
© 1973, Alvin Lee, Chrys-A-Lee Music

Alvin Lee et sa Gibson ES-335
Turned off t.v. blues
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© Lacroix, 2008

© Lacroix, 2008

© Lacroix, 2008

© Lacroix, 2008
Arabesques sur les congères de la tempête (30 cm) de la nuit dernière. Jardin de Lezarts (Quartier Centre-Sud)
On tient l’illusion et le rêve en très haute estime, alors que la réalité par elle-même est fabuleuse. Si les hommes se contentaient d’observer la réalité et ne se laissaient pas mystifiés par l’illusion, pour la comparer avec ce que nous connaissons, la vie serait comme un conte de fée ou les plaisirs des Mille et une Nuits… En fermant les yeux et en sommeillant, en acceptant d’être leurrés par les apparences, les hommes se créent une vie de routine et d’habitudes qui, pourtant, repose sur des fonctions illusoires. Les enfants qui jouent à la vie, discernent mieux ces connexions et ses vraies lois que les adultes, qui ne parviennent pas à vivre pleinement, mais pensent être plus sages à cause de leur expérience, autrement dit de leurs errements… Les hommes croient que la vérité est loin d’eux, à la lisière de notre système solaire, au-delà de la plus lointaine étoile, avant Adam ou bien après le dernier homme. Dans l’éternité, il y a bien sûr quelque chose de vrai et de sublime. Mais toutes ces époques, tous ces lieux, toutes ces occasions existent ici et maintenant. Dieu lui-même culmine dans l’instant présent ; il n’est pas plus divin dans les autres intervalles de temps. Et nous ne sommes capables d’appréhender ce qui est sublime et noble qu’en nous immergeant de façon permanente dans la réalité qui nous entoure.
— Henry David Thoreau
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© Lacroix, 2008
Balai, entrée du 2220 Parthenais, Lezarts ( Quartier Centre-Sud)
Je me sens responsable envers l’image tout comme l’écrivain devant le mot… Je suis a l’afut d’images qui soient autant mon propre reflet que le reflet du sujet lui-même.
Cela ne m’intéresse pas de prendre de nouvelles choses, mais de rendre les choses nouvelles. En ce sens, je suis un photographe avec les problêmes d’un peintre. J’ai le désir de trouver les limites de l’appareil pour pouvoir ensuite les dépasser.
Je cherche a combiner différents niveaux de conscience et a mêler en chacun d’eux le cérébral et le poétique. Je suis fasciné par le temps-mouvement et par le passage d’un monde tridimensionnel à une image en deux dimensions qui porte en elle la conscience d’une quatrième dimension. Qu’on puise vivre aujourd’hui sans en tenir compte de ça me dépasse.
— Ernst Haas, extrait de sa lettre d’acceptation à la présidence de l’agence Magnum, 1960.
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L’image est retravaillée dans Painter de Corel: d’abord à l’aérographe noir sur un calque, ensuite à l’aérographe blanc sur un autre calque, et finalement, une autre couche à l’aérographe noir. Ajout d’une ombre au manche du balai. Étapes suivantes dans Photoshop d’Adobe: traitement croisé pour rehausser la couleur; addition d’un léger filtre orange. Application d’un filtre lueur diffuse.
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© Lacroix, 2008
Brindilles, jardins de Lezarts (Quartier Centre-Sud)
«Photographier n’est pas prendre le monde pour objet, mais le faire devenir objet, exhumer son altérité enfouie sous sa prétendue réalité, le faire surgir comme attracteur étrange et fixer cette attraction étrange dans une image.»
— Jean Baudrillard, Car l’illusion ne s’oppose pas à la réalité