Bonheur

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© Lacroix, 2008

Iris versicolor, jardin de Lezarts (Quartier Centre-Sud)

« Les humbles travaux quotidiens, la simplicité de la vie, les modestes joies qu’on se tisse dans la couleur du temps qui passe, tout cela ressemble étrangement au bonheur.
Eve Belisle, La Rivière avait une âme 



Plaisir

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© Lacroix, 2008

Rhubarbe, jardin de Lezarts (Quartier Centre-Sud)

«Le plaisir esthétique doit être un plaisir intelligent.»
José Ortega y Gasset, La déshumanisation de l’art



L’oeil

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© Lacroix, 2008

Tulipe. jardin de Lezart (Quartier Centre-Sud)

« L’oeil hante l’oeil qui le hante, c’est toute la question: être et devenir créateur du monde. L’acomplissement du regard sur l’unité indicible signifie être uni à l’unité. Qui peut me vaincre, dit l’Oeil, alors que l’univers regarde à travers moi ? Je veux savoir, dit la Question. Je te donne la vision, dit l’Oeil, mais ne me demande pas ce que contient la vision, viens plutôt danser avec moi.
Ainsi, entre l’Oeil et la Question surgissent les voiles de l’apparent et les saveurs du caché. Suisje matière ? demande la Question. Mon regard n’est-il pas pure énergie ? dit l’Oeil. Et quand tous deux dansent, ensemble ils deviennent pure vibration. Toutes choses regardent l’Oeil qi regarde toutes choses. De cet enfantement de l’Oeil et des choses naît sans fin l’émerveillement de la création. »
Michel Random, La pensée transdisciplinaire et le réel



Découvrir le merveilleux

 

© Lacroix, 2008

Entrepôt désaffecté, rue Parthenais (quartier Centre-Sud)

Je mène une vie simple et ordinaire. Je suis un urbain à la recherche du beau. J’aborde la vie avec légèreté et simplicité, à la manière d’un enfant. La beauté et l’harmonie m’attirent beaucoup. Les instants que je parviens a transformer en images photographiques deviennent extraordinaires. La lumière et l’ombre sont mes outils. Je fais ce que j’aime, et je suis heureux. La vie n’est ni bonne ni mauvaise, elle est ce nous en faisons. Pour un aventurier, un créateur ou un poète, le rêve est la réalité et la réalité un rêve.
«Le sentiment de l’existence dépouillée de toute autre affection est par lui-même un sentiment précieux de contentement et de paix» écrivait Rousseau.
Il y a ceux qui regardent passivement et perçoivent les choses uniquement sous un angle superficiel. Et, il y a ceux qui voient activement la réalité. Ils sont des acteurs au lieu d’être spectateurs. «On ne reçoit pas la sagesse,affirmait Proust, il faut la découvrir soi-même car elle est un point de vue sur les choses.»



Ordinaire

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© Lacroix, 2008

Ordinateurs désuets, entrepôt désaffecté, rue Parthenais (Quartier Centre-Sud)

Face à la recherche de perfection ambiante qui trouve son expression dans des appareils numériques toujours plus puissants, qui génèrent des fichiers toujours plus volumineux, plus nets et plus proches de la réalité, on oublie souvent qu’il existe aussi une autre voie, esthétique et moins technologique, exprimant une certaine «sensualité de l’imperfection» par des images floues ou déformées,  avec un contenu moins précis, mais combien évocateur, stimulant la participation du spectateur.



Lumière intérieure

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© Lacroix, 2008

Escaliers, entrepôt désaffecté, rue Parthenais (Quartier Centre-Sud)

«J’fais juste te dire que la vie c’est un combat.
Mais ça tu le sais parfois bien plus que moi;
Des «mains» se tendent souvent, ne doute pas de ça
ouvre ton coeur, tes yeux et tu verras la seule vérité que je connaisse
c’est que les clefs sont en toi…»
NME 2000, légende sous la murale, parc Charles-Mayer, rue Ontario angle Montcalm (Quartier centre-Sud)



Lenteur et contemplation

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© Lacroix, 2008

Clôture du presbytère Saint-Eusèbe de Verceil, rue Fullum angle Larivière (quartier Centre-Sud)

La lenteur est-elle une vertu, un vice, une qualité, un défaut, une force, une faiblesse, un choix, un manque ? C’est d’abord un mot magnifique qui sonne doucement et agréablement à mon oreille, qui évoque irrésistiblement la sensualité. Ce qui est lent est beau et se donne à voir ou à apprécier pleinement. Chaque parcelle de la réalité qui s’offre à soi lentement prend toute sa dimension et ouvre sur un infini plis et replis s’ouvrent et dévoilent des trésors aux sens jamais rassasiés.

Seule la lenteur nous plonge, dans un monde aux mille attraits, au creux d’une nature infiniment riche et divertissante. Le mouvement lent, car la lenteur est mouvement, expose le détail et la finesse des apparences que nous ne soupçon-
nions pas. La marche est un mouvement lent, et c’est à ce titre qu’elle nous introduit dans la diver sité et la beauté du monde.

Nous cessons de traverser les apparences et nous commençons à les regarder, peut-être même, à l’usage, finissons-nous par savoir les contempler. L’activité de contemplation, la plus haute des occupations de l’être humain selon la philosophie antique, est aujourd’hui discréditée et oubliée. Plus personne ne songe à entrer en contemplation parce que ce qui est réputé valoir, c’est la prise, la possession, l’assimilation.

L’aptitude à conserver une juste distance, par laquelle la chose vue n’est pas accaparée mais seulement admirée, devient une aptitude rare. La marche enseigne cet art grâce auquel le monde suscite le recueillement et le respect. L’aspiration à la beauté et à la sérénité rencontre une satisfaction profonde dans cette relation a la nature.

Enfin libérés de l’envie et de l’avidité, nous jouissons du monde tel qu’il est. Nous ne l’appréhendons plus sous le rapport de l’usage et de la propriété, nous le regardons comme ce qui était là avant soi et demeurera après soi, et nous éprouvons dans ce sentiment d’une réalité qui nous dépasse une quiétude nouvelle.

Christophe Lamoure, Petite philosophie du marcheur
entrevue de Raymond Saint-Pierre avec l’auteur (Radio-Canada, 10 minutes)

Autre photo de cette clôture: